Écrire l’Europe – Prix Louise Weiss / 2019-2020

Résidence littéraire européenne & Concours d’écriture étudiant

2019 : Claudia Rusch

Biographie

Le programme de résidence d’écrivain « Écrire l’Europe » de l’Université de Strasbourg invite pour sa quatrième édition l’auteure allemande Claudia Rusch à Strasbourg pour quatre conférences à la BNU et des ateliers d’écriture créatifs plurilingues. Aussi, elle sera la marraine du prix Louise Weiss 2019. L’œuvre de Claudia Rusch est fortement marquée par son pays d’origine, un pays qui n’existe plus, la RDA, comme par l’espoir de liberté que peut offrir l’Europe, ses citoyens et ses littératures.

Claudia Rusch est née à Stralsund en 1971. Elle a grandi près de la mer baltique, en Brandenbourg et à Berlin-Est. Elle a publié en 2003 son premier texte littéraire, Meine freie deutsche Jugend [Ma jeunesse allemande libre], un recueil de textes autobiographiques qui narre son enfance dans le mouvement de citoyenneté de la RDA, qui, malgré les représailles, était singulièrement ordinaire. Elle raconte cette enfance de manière factuelle et sans exprimer de nostalgie. Ma jeunesse allemande libre a été traduit dans des nombreuses langues et la traduction française est en préparation pour 2019 aux éditions Ex-Aequo. Cette œuvre est accompagnée par des recueils poétiques et documentaires sur l’île baltique du Rügen et sur les chats, ainsi que par des romans policiers dont le héros est le commissaire Zapotek. Claudia Rusch est une véritable européenne, polyglotte et curieuse, réunissant l’Europe de l’Est et l’Ouest, du Nord et du Sud, dans des explorations littéraires et des recherches sur l’identité.

Conférences

Une série de quatre conférences, accueillies par la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg et ouvertes au grand public, propose de mettre en lumière certains aspects de la culture européenne. Piloté par l’auteure allemande Claudia Rusch, ce cycle s’organise, en anglais, en français ou en allemand, autour d’importantes questions de la littérature et de la culture européenne.

  • Mardi 23 octobre | en français et en allemand | 18h30 | Durée 1h30
    Meine freie deutsche Jugend. Comment le rêve de la France m'a sauvé la vie

Literarische Lesung / lecture littéraire franco-allemande – mit einer Spur mehr deutsch / avec une touche d’allemand en plus -  
« En 1989, un militant est-allemand pour les Droits de l’Homme aurait tout bonnement proposé avec humour au président français François Mitterand « d’unifier » la RDA et la France. Je ne sais pas si cela est avéré. Mais je sais que j’aurais immédiatement été d’accord. » 
Deutsch-französische Lesung aus Meine freie deutsche Jugend von Claudia Rusch. Une soirée avec des récits d’une enfance et adolescence en Allemagne de l’Est, entre restrictions, surveillance de la Stasi et rêve de la France... Une enfance heureuse dans des circonstances difficiles. Avec happy-end!

  • Mardi 6 novembre | en anglais | 18h30 | Durée 1h30
    How I became a German. The bumpy ride to my national identity

I was an 18-years-old highschool-girl from East-Berlin when the wall came down. Some month later as a result I became officially citizen of the Federal Republic. Germany. Reunited, powerfull and huge. Not from “from the Meuse to the Neman” – but, bad enough, from the Moselle to the Oder… I was not prepared for that. My confidence on the matter was still so low that I could not even pronounce the word “Germany” without a shiver down my spine – so I tried everything to hide who I was. To hide the dark truth behind my funny, polyglot, nice personality. To hide the ugly fact that I am German. It took me years (and a lot of Italian Pasta) to understand why that was very foolish.  

  • Mardi 20 novembre | en français | 18h30 | Durée 1h30
    Vivre en dictature(s). La Stasi derrière l’évier

Dans La coupe de feu le directeur de Poudlard (pensionnat de Harry Potter) met ses élèves en garde en disant : "… un jour vous avez à choisir entre le bien et la facilité“. Même si c’est écrit dans un livre avec des sorcières et un tas de bâtons magiques – pour moi, c’est une des phrases les plus sages et realistes sur le dilemme de la vie quoditienne des gens qui vivent sous une dictature. Seulement quand nous comprenons que l’histoire n’est pas faite juste par des politiciens, mais par nos propres choix de chaque jour, nous avons une chance d’eviter des régimes totalitaires en future. 

  • Mardi 4 décembre | en français | 18h30 | Durée 1h30
    Le Maître et son admiratrice. Pourquoi Mikhaïl Boulgakov aurait pu m’empêcher de devenir écrivain

Livres préférés et expériences de lecture au fil du temps. À trente ans, j'ai quitté mon travail bien payé mais que je n’aimais pas, pour faire ce que je rêvais toujours secrètement : écrire des livres. Raconter des histoires de la vie. Je ne me souciais pas du risque de l'échec. Au moins essayer, enfin. C'était tellement excitant et interdit que j'ai à peine osé le confier. Le fait que j'ai mis si longtemps à avouer mon désir d’être une femme de lettres a beaucoup à voir avec ma grande admiration pour l’écrivain russe Mikhaïl Boulgakov (1891-1940) et son œuvre la plus importante Le Maître et Marguerite (1966, publication posthume). Si je ne peux pas écrire comme lui, je ne veux pas écrire du tout, ai-je pensé pendant de nombreuses années. Cependant, un détail clé m'a échappé ...

 

→ 2015 : Steinunn Sigurðardóttir
→ 2017 : Liliana Ursu
→ 2018 : Soti Triantafyllou
→ Résidence en cours : Víctor del Árbol